Le poker en ligne en France en 2012, la bérézina ?

Les salles de poker ferment les unes après les autres en cette année 2012. La fréquentation des tables est en baisse. Quel avenir pour le poker français ? L'année 2012 a été une année mouvementée pour le poker en ligne. Une grande partie des opérateurs présents ont renoncé au marché français. Et les survivants ne se portent pas forcément très bien. Petit tour d'horizon.

Historique des fermetures des salles de poker en 2012

• 20 février : Poker83.fr ferme ses portes et transfère ses joueurs vers Joa Poker
• 6 mars : Poker365 ne verra pas le jour. Paris365 renonce au marché français
• 29 mars : Lucky Poker (réseau PartyGaming) s'arrête là
• 9 juillet : ChiliPoker annonce sa fermeture, les joueurs sont dirigés vers TurboPoker
• 12 juillet : Tranchant Poker (IPoker) obtient l'abrogation de sa licence ARJEL. Le site n'a jamais décollé
  
• 16 juillet : Winga.fr annonce sa fermeture totale au 15 août
• 19 juillet : PokerXtrem ferme ses portes et transfère ses joueurs vers MyPok
• 20 juillet : PokerLeaders, titulaire d'une licence ARJEL, renonce à son site de poker
• 23 juillet : Titan Poker annonce sa fermeture le 31 juillet
• Courant juillet : Poker Subito n'est pas accessible, sans même que sa fermeture ait été annoncée.
  

Concentration ou désertion du marché des jeux en ligne ?

Nous sommes donc passés de plus de 25 sites de poker potentiels à une douzaine en un peu plus de 1 an (200% Poker, SAjOO Poker ou Eurosport Poker avaient renoncé avant 2012). Sans compter le fait que certains sites comme 888Poker ne ferment pas mais ne tentent rien sur le marché : aucune promotion ni bonus, aucune publicité. D'autres comme EuroPoker ou NetBet Poker disposent d'une licence mais ne se lancent pas. D'autres enfin apparaissent sous une marque distincte mais sont en réalité l'exact équivalent de leur maison-mère comme WSOP.fr (Barriere)et WPT Poker (PartyPoker).

Les sites ferment sans nécessairement être rachetés par les leaders du marché. Si la concentration des opérateurs est tout à fait logique dans un secteur économique récent, ce n'est pas à cela auquel on assiste aujourd'hui.  Le risque est réel de ne voir que 4 ou 5 survivants d'ici quelques mois. Cela nuira à une véritable vraie concurrence entre les salles, pourtant bénéfique pour le joueur.

Encore et toujours la fiscalité du poker en ligne

En cause ? Le sempiternel problème de la fiscalité, la plus lourde au monde. De ce fait, même les leaders du poker en ligne ne génèrent pas forcément de profits. Mais aussi un problème de nombre de joueurs trop faible sur certains réseaux et certains sites, ce qui empêche les sites du réseau de décoller.

Notamment, le réseau MicroGaming/888 est désert car 888 n'a fait aucun effort marketing pour son site de poker. « Nous n’avons aucun plan de retrait du marché, cependant les conditions actuelles ne nous intéressent pas. Nous attendons un système de taxation réaliste » comme l'a déclaré récemment le directeur marketing de 888.

Vers les sites de poker en .eu ?

Les sites de poker envisagent de mutualiser leur trafic sur des sites en .eu. L'ARJEL multiplie les alliances avec les institutions gérant les marchés des jeux régulés. Tous les joueurs des marchés régulés pourraient ainsi jouer sur les mêmes tables à partir d'un même logiciel. Par exemple, les joueurs français présents sur PokerStars.eu joueraient sur les mêmes tables que les italiens. Mais si cela représente l'avenir, celui-ci semble encore assez lointain. Quel taux de prélèvement appliquer ? Quand les opérateurs obtiendront-ils l'autorisation légale de pratiquer cela dans les pays concernés ? Autant de questions qui sont pour le moment sans réponse.

26/07/2012